Dans une première partie, intitulée « Expérimentations », l’auteur commence par un ensemble de réflexions sur l’origami en général, le processus de création en particulier. Il passe en revue la plupart de ses créations qui se trouvent en troisième partie, explicitant pour chacune les étapes et les points singuliers qui ont conduit au modèle final. Ensuite, après la présentation de son solfège du plieur, l’auteur développe certaines techniques classiques habituelles à l’origami (oreille de lapin, pli pétale, enfoncement ouvert ou fermé, plis renversés, …). Enfin, après la présentation des bases traditionnelles et de leur structure, J. C. Nolan étudie des bases à 5, 6, 7 ou 8 volets, très inhabituelles. En effet, ce ne sont pas les polygones réguliers usuels, mais les volets possèdent tous des angles droits. Très ingénieux, mais très difficile à travailler ! L’auteur conseille même de tricher, en découpant et en collant les volets adéquats, pour commencer à étudier un nouveau pliage. Il sera toujours temps de chercher à réaliser la base en question en respectant les règles … si l'on est capable de faire le pliage final lui même à partir de la dite base.
Cette partie est très intéressante en termes de réflexions générales sur les techniques de création et de pliage.
La deuxième partie, intitulée « Sources d’inspirations », regroupe les diagrammes d’une dizaine de modèles traditionnels (bombe à eau, grue, salière, etc.) et, surtout un délicieux modèle de Fred Rohm (C’est magique !) et cinq modèles de Patricia Crawford (scorpion, licorne, kangourou et les incroyables trois-mâts sous toile et écureuil sur une branche). Ces six modèles sont très intéressants techniquement, et leur modernité est un grand hommage à ces précurseurs de l’origami moderne.
La troisième partie, « Créations », contient les diagrammes de 26 modèles, tous créés par J. C. Nolan. On trouve une grande variété de pliages, classés de niveau I (simple) à III+ (très complexe). Parmi mes pliages préférés : la rose d’Andreas (pliage récursif), le papier tressé (très intriguant à voir), Cerbère, l’hydre à 5 têtes, et, surtout, le merveilleux « poisson clown et anémone de mer » dont l’auteur dit que le plus difficile est de plier le petit poisson, et c’est vrai. Chaque modèle est intéressant du point de vue technique. Les modèles classés III ou III+ sont parfois de véritables casse-têtes (ou casse-doigts), mais arriver au bout est une belle récompense. Bon courage pour certains modèles !
Je recommande ce livre aux plieurs de bons niveau, intéressés à la fois par les réflexions sur l’art de l’origami, la découverte de techniques de pliage peu ordinaires et la réalisation de magnifiques modèles qui leur apporteront beaucoup de plaisir.
